Que la détresse des femmes africaines déchirent l'indifférence en région!
« Sous n’importe quel ciel, et dans tous les pays, les femmes qui appellent
ont toutes le même cri, celui de la tendresse pour guérir la souffrance de tous ceux que l’on blesse et qui ont comme
perdu d’avance…que les femmes, les femmes africaines en détresse déchirent l’indifférence »
De la détresse en Afrique? oui! Et aussi au Québec? Oui également! Et le pire c’est qu’au Québec, la femme africaine est
en situation d’immigration donc exposée à un processus d’intégration dans une nouvelle société avec son lot de dépaysements, de frustrations, d’incompréhensions, de recommencements, bref avec son
lot de montagnes russes d’émotions et de tranches de vie pouvant en elles seules faire un code des 101 erreurs à ne pas commettre comme immigrante.
La femme africaine au Québec, s’intégrer sans se désintégrer.
Selon le petit dictionnaire Larousse « se désintégrer » a pour mots proches : se déshabiller, se déshonorer,
se déshydrater. se désintéresser, se désister, se désoler. Et comme définition, se désintégrer est un verbe pronominal qui signifie, se désagréger, disparaître complètement.
Lorsque nous immigrons notre objectif d’intégration humain, social et professionnel en terre hôte est un cheminement de
longue haleine. On le sait et c’est une des raisons qui fait que ce processus est définitivement on peut dire, réservé à des personnes fortes et désireuses d’atteindre leurs objectifs de quête
d’un mieux-être, d’un mieux-vivre, réaliser des actions qui n’auraient peut-être pas été possible chez soi pour toutes sortes de raisons. En somme, se réaliser et exister et non le
contraire.
Cependant ce processus pour la femme africaine peut se voir ralentir, enlaidir voir stopper par plusieurs situations
souvent hors de notre contrôle.
En Afrique comme au Québec et sous d’autres cieux, des idées rétrogrades quant à la place et au rôle de la femme dans la
société subsistent; par exemple le sujet de la liberté et l'égalité des femmes avec les hommes restent un combat à mener sans cesse. Il s'agit d'œuvrer sur les esprits pour faire évoluer les
mentalités de nos sociétés, qu'elles soient américaines, européennes, africaines, québécoises ou trifluviennes. les statistiques du ministère de la condition féminine depuis 2010 sont alarmantes
et ils ne sont pas si près de changer si nous ne faisons rien.
Un Constat :
"Selon le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (2010), 11,4 % des Québécoises sont issues de
l’immigration, soit plus d’une Québécoise sur dix.
Plus de la moitié d'entre elles, soit 55,2 %, sont arrivées depuis plus de quinze ans. Les femmes immigrées
représentent en outre 51 % de l'ensemble de la population immigrante (MICC, 2010).
Une problématique :
En 2006, les femmes immigrées de quinze ans et plus sont plus scolarisées que l’ensemble des femmes de la population du
Québec. Il y a ainsi une différence de huit points de pourcentage entre le taux de femmes immigrées titulaires d’un diplôme universitaire (24,4 %) et celui des femmes de la population totale
(16,4 %).
Cependant, la même année, les femmes immigrées sont moins occupées (47,8 %) que les femmes de la population totale
(55,7 %). Elles sont également moins occupées que les hommes immigrés (62,2 %) et les hommes de la population totale (65,4 %).
Elles disposent en conséquence de plus faibles revenus d’emplois. Un écart de 2 697 $ est constaté entre le
revenu moyen d’emploi des femmes du Québec travaillant à temps plein en 2005 (37 602 $) et celui des femmes immigrées (34 905 $) (MICC, 2010).
Ce revenu moyen d’emploi des femmes immigrées est également inférieur de 12 080 $ à celui des hommes immigrés
(46 985 $) (MICC, 2010).
Les femmes immigrées font donc partie des groupes spécifiques de femmes à risque de vivre dans une situation de
précarité économique ou de pauvreté. Elles font également parfois face à des difficultés d’apprentissage de la langue française, à l’isolement, etc."
La détresse des femmes africaines en région :
Pour Les femmes africaines en région, intégration rime avec désintégration et je pèse mes mots. C’est un triste constat
que nous faisons au quotidien dans toutes les sphères de la société. Il y’a un potentiel inouï d’expertises au sein de cette population féminine. Ce sont des femmes qui veulent aussi affirmer
leur liberté, leur féminité, leur potentiel académique et professionnel. Pourquoi les enfermer dans un prototype sociétal d’infériorité ou de moins que?
Une femme africaine issue de l’immigration ou nouvelles arrivantes ça reste une femme, une mère, une épouse, une
travailleuse, une femme tout simplement. Une femme qui souhaite simplement jouir des mêmes droits qu’une femme québécoise pure laine, que toutes les femmes, ou un homme quelqu’il soit à travers
le monde.
Les femmes africaines peuvent et veulent accoucher, donner vie à une Afrique plus audacieuse, en forte
croissance économique et libre de ses choix. Les femmes africaines du Québec et en région particulièrement peuvent et veulent contribuer au développement socio-économique, politique de la région.
Arrêtons de les ignorer ou de les classer dans une catégorie de silencieuses, soumises et aliénées subissant les décisions d’autres.
La détresse de ces femmes est à plusieurs niveaux qu’on appellera des « Pourquoi » oui des questions que
chacune a réellement été obligée de se poser en toute objectivité ici dans notre région.
Quelques « Pourquoi » au sujet de situations vécues…
Pourquoi ces questions catégorisantes, sexistes et raciales lorsqu’il est question de femmes africaines ? J’en ai
tellement entendu de propos et questions aberrantes à la limite de l’insulte et de la violation des droits de femmes, que j’en ai le coeur scié.
Pourquoi cette indifférence, voir cette réticence lorsque nous soumettons « à qui de droit » des projets de
développement économique pour l’essor de notre communauté féminine et par-là même toute la société?
Pourquoi tuez nos initiatives à l’état embryonnaire sans leur donner la chance d’éclore?
Pourquoi ai-je l’impression de faire trois fois mes devoirs et ce que l’autre d’ici fait une seule fois?
Pourquoi pensez-vous que les femmes africaines sont « juste des beautés physiques exotiques » pour satisfaire
des chaleurs charnelles de chauds mâles et se taire, selon l’adage soit belle et tais-toi?
Pourquoi un féminisme d’africaines dans le féminisme de nos groupes de femmes dites féministes; es-tu féministe lorsque
la cause concerne uniquement les femmes pure laine d’ici ou défends-tu la cause des femmes africaines et de toutes les femmes ici dans notre région?
Pourquoi nous épousez dans des situations de couples avec le refus d’accepter nos différences au point de nous traiter
comme inférieures, voir violer nos droits?
Pourquoi pensez qu’une femme africaine a pour synonyme nominal le ménage, la soumission, l’acceptation silencieuse de
traitements contrôlants à la limite de l’inhumain, des professions moindres…?
Pourquoi mon diplôme universitaire ou ma formation professionnelle n’aurait pas le même rayonnement sur un CV à cause de
mes origines africaines ?
Pourquoi lorsque je me présente pour un don de sang, la contradiction dans ton refus masqué d’accueillir mon sang
peut-être contaminé du VIH transmis par ma couleur de peau et mes origines africaines , peut-être?
Pourquoi la police, l’agent de la paix laisses-t-il son jugement se buter à mon apparence de femmes africaines ?
Pourquoi le juge, figure respectable de la justice québécoise trouve-t-il le besoin de me demander si je parle le
Français? Quand Monsieur le juge sait que le Québec est la seule province supposée être 100% francophone du Canada, que suis-je sensée faire par ici si je ne parle par la langue? Allez le
demander au ministre de l’immigration et au gouvernement en place si je parle le Français!
Pourquoi le système me traite avec des exceptions favorables dites raisonnables ou défavorables dites déraisonnables
reliées à mes origines. Bref, Pourquoi… et Pourquoi?
Une solution:
Le RAAM: Le regroupement des Amazones d’Afrique et du Monde.
Lorsqu’on lit le nom de ce regroupement prime abord, on pourrait voir un groupe d’Africaines désireuses de se rassembler
pour mener des actions pour uniquement le bien de leur communauté. Cette vision n’est qu’un point minime voir biaisé de ce qu’est le Raam dans le fond.
Pour cerner l’ensemble de ce qu’est ce regroupement, il faut aller au delà d’une simple observation d’un groupe de mots.
Il faut prendre le nom dans sa sémantique et le regarder comme d’un patrimoine, celui de Femmes qui ont marqué l’histoire de certains peuples particulièrement dans le continent du latin « Aprica
» dit « Ensoleillé ».
« Amazone d’Afrique » se veut une image, mieux encore une vision, celle de femmes solidaires, tissées serrées au
coude-à-coude pour mener à bien des projets collectifs de développement et aussi personnel mais avec toujours le soutien du groupe car :
une Amazone a compris que seule, elle est peut être forte mais elle l’est encore plus avec l’aide des autres femmes et
aussi des hommes.
Une Amazone a compris que dans notre monde multiculturel et diversifié ça prend l’unité, la cohésion pacifique et le
dialogue interculturel pour découvrir l’autre et travailler avec elle.
Une Amazone a compris par conséquent que la couleur de peau, les origines, la langue ne sont plus un frein à former le
même village, seulement les valeurs de solidarité, de partage et de cohésion dirigent nos élans.
Une Amazone d’Afrique et du Monde est maintenant toi, moi, elle et toute Femme qui croit encore en ces valeurs peut-être
primitive mais qui ont toujours conduit nos peuples d’un continent à l’autre. Toute Femme du Québec, Toute femme immigrante, toute femme d’ici qui a compris que ce qui affaiblit notre monde est
la peur de l’autre dans sa différence.
Ce qui nous rend fortes c’est NOS différences!
Si ce message fait écho dans ton coeur, dans tes valeurs profondes alors tu es une Amazone, femme fière, femme forte,
femme fabuleuse!
Je veux être simplement une FEMME
Vous savez quoi, je veux simplement être une FEMME.
Je suis fatiguée, je suis en détresse, j’ai peur pour mes enfants, j’ai peur pour l’Afrique, j’ai peur pour la femme
africaine que je suis ici au Québec, ici en région, ici à Trois-Rivières.
J’ai peur quand devant mes enfants de 3 et 5 ans, deux agents dits de la paix m’arrêtent sans me dire pourquoi et sans
considérer la présence de mes petits; auraient-ils été plus sensibles ou simplement professionnels si mes petits ressemblaient aux leurs. Mais non ils ne peuvent pas comprendre cela puisqu’à ma
question avez-vous des enfants, l’agent le moins vulgaire m’a répondue « Non ».
Comme dit la citation: « Ne regarde pas derrière toi en te demandant Pourquoi, regarde en avant et dis-toi:
pourquoi pas; le voilà notre leitmotiv, femmes africaines! Je prie pour chaque femme africaine ici en région; afin que notre voix comme un seul choeur s’élève afin d'œuvrer sur les
esprits pour faire évoluer les mentalités de notre société québécoise et trifluvienne en particulier.
Que les femmes, les femmes africaines en détresse déchirent l’indifférence!
Il faut en parler, je viens de l’Afrique, là où le soleil brille! Là où, les femmes parlent avec le coeur! Le vent de
mon continent a fait de ma vie un océan de couleurs, Cultiver la différence, s’éloigner de l’intolérance.
Je veux affronter mes peurs en pensant, à la douceur en chantant.
Le sable chaud qui réchauffe les cœurs, tout simplement pour parler de bonheur, ces mémoires qui redonnent le sourire,
L’envie de vous chanter mes souvenirs.
Je suis une femme africaine, une citoyenne québécoise, une citoyenne canadienne, une citoyenne du monde et fière de
l’être.
J’ai mon Afrique, mon Canada, mon Québec et ma région au fond du coeur.
Il faut en parler, vous dire d’où je viens et comment je vis ici à Trois-Rivières
Qui je suis.
Aujourd’hui j’appelle, je chante, je danse le cri de mon coeur: Que les femmes, les femmes africaines en détresse
déchirent l’indifférence!
Elvire Bénédicte Toffa
Présidente du Regroupement des Amazones d’Afrique et du Monde (RAAM)
www.casafriq.com
Source: Secrétariat de la condition féminine
http://www.scf.gouv.qc.ca/index.php?id=18
(*Source historique: wikipédia
*Chanson Lyrique: Shy’M « Femmes de couleur »
Bible « Femmes d’ici ou d’ailleurs »)